Le soulèvement du carrelage est un problème fréquent qui peut avoir diverses causes, allant d'un défaut de pose à des conditions environnementales inappropriées. Cet article explique les principales raisons et les solutions possibles, notamment les garanties et assurances applicables.

🔢 Bon à savoir

La garantie décennale couvre les dommages menaçant la solidité de l'ouvrage pendant 10 ans après la réception des travaux.

Pourquoi le carrelage se soulève-t-il ?

Un carrelage qui se soulève est un problème fréquent pouvant avoir diverses causes. Comprendre les raisons de ce phénomène est essentiel pour trouver une solution adaptée et éviter que le problème ne se reproduise.

Un support endommagé ou instable

L'une des principales causes d'un carrelage qui se soulève est un support endommagé ou instable. Que le carrelage soit posé sur un plancher en bois ou une chape en béton, si le support bouge ou se détériore avec le temps, cela peut entraîner un soulèvement des carreaux. Les variations d'humidité et de température peuvent également affecter la stabilité du support, provoquant des dilatations et des contractions qui se répercutent sur le carrelage.

Des erreurs de pose

Une mauvaise pose du carrelage est une autre cause fréquente de soulèvement. L'absence de joints de fractionnement lors de la réalisation de la chape en béton peut empêcher le carrelage d'absorber les mouvements du support, entraînant des fissurations et des soulèvements. De même, un sol mal nettoyé avant la pose, avec des résidus de poussière ou de plâtre, peut nuire à l'adhérence des carreaux et favoriser leur décollement.

L'importance d'un encollage correct

Un encollage mal réalisé, avec une quantité insuffisante ou excessive de mortier-colle, peut également provoquer un soulèvement du carrelage. Il est crucial de respecter les recommandations du fabricant concernant l'épaisseur de colle à appliquer et de s'assurer que les carreaux sont correctement pressés lors de la pose pour garantir une adhérence optimale.

L'impact des variations de température et d'humidité

Les variations brutales de température, comme lors d'un hiver particulièrement froid nécessitant un chauffage intensif, peuvent provoquer une dilatation du carrelage supérieure à celle de la dalle, entraînant un soulèvement si les joints périphériques ne sont pas suffisants. L'humidité excessive, due à une fuite ou une mauvaise étanchéité, peut également dégrader le support et l'adhérence des carreaux, favorisant leur décollement.

En identifiant précisément la cause du soulèvement du carrelage, il est possible de mettre en œuvre une solution adaptée, qu'il s'agisse d'une réparation ponctuelle ou d'une réfection complète. Dans certains cas, faire appel à un professionnel peut s'avérer nécessaire pour garantir une réparation durable et éviter que le problème ne se reproduise.

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Les différentes garanties applicables

En France, le consommateur bénéficie de plusieurs niveaux de protection lorsqu'il rencontre un problème de carrelage qui se soulève suite à des travaux réalisés par un professionnel. Ces garanties permettent de couvrir les frais de réparation en fonction de la nature du dommage et du délai écoulé depuis la réception des travaux.

La garantie du parfait achèvement

Pendant 1 an à partir de la date de réception des travaux, la garantie du parfait achèvement oblige le professionnel qui a réalisé les travaux à réparer tous les dommages ne permettant pas à l'ouvrage d'être considéré comme conforme aux attentes du contrat, que ce soit des dommages fonctionnels ou purement esthétiques.

Par exemple, si dans les mois suivant la pose du carrelage, des carreaux se fissurent ou se décollent en raison d'une mauvaise mise en œuvre, l'artisan devra intervenir pour corriger ces défauts sans frais supplémentaires pour le client. En revanche, cette garantie ne couvre pas l'usure normale du revêtement.

La garantie biennale

Aussi appelée garantie de bon fonctionnement, la garantie biennale s'applique pendant 2 ans à compter de la réception des travaux. Elle concerne spécifiquement les éléments d'équipement dissociables du bâti, comme les appareils sanitaires ou le chauffage.

Dans le cas d'un carrelage, cela peut par exemple couvrir des dommages liés à un système de chauffage au sol mal installé sous le revêtement, provoquant des fissurations ou des soulèvements. Le professionnel devra alors réparer ou remplacer les éléments défectueux.

La garantie décennale

La garantie décennale est la plus longue et la plus protectrice pour le consommateur. Pendant 10 ans à partir de la date de réception des travaux, elle oblige le professionnel à réparer tous les dommages qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou qui le rendent impropre à sa destination.

Cela peut concerner par exemple :

  • Un carrelage qui se soulève en raison d'un défaut de conception de la chape
  • Des infiltrations d'eau liées à une mauvaise réalisation de l'étanchéité sous le carrelage
  • Un revêtement qui se délite à cause de l'utilisation de matériaux non conformes

Pour faire jouer la garantie décennale, il faut prouver que les désordres sont d'une certaine gravité et qu'ils rendent le carrelage inutilisable ou dangereux. Un expert mandaté par l'assurance évaluera l'ampleur des dégâts.

Démarches pour faire valoir les garanties

Si vous constatez un soulèvement ou une dégradation de votre carrelage, contactez rapidement l'entreprise qui a réalisé les travaux, par lettre recommandée avec accusé de réception. Décrivez précisément les désordres constatés et demandez une intervention au titre de la garantie concernée.

Conservez tous les documents relatifs aux travaux (devis, factures, plans, procès-verbal de réception…) qui pourront servir de preuves. En cas de litige, n'hésitez pas à faire appel à un conciliateur ou à saisir le tribunal compétent.

Comment faire jouer votre assurance ?

Si votre carrelage se soulève, il est important de savoir comment faire jouer vos assurances pour obtenir une prise en charge des réparations. Que ce soit la garantie décennale, la garantie de parfait achèvement ou l'assurance dommage-ouvrage, chacune a ses spécificités et ses conditions d'application. Voici les démarches à suivre pour faire valoir vos droits.

Contacter le constructeur ou l'artisan

La première étape consiste à contacter le constructeur ou l'artisan qui a réalisé les travaux de carrelage. Il est préférable de le faire par lettre recommandée avec accusé de réception, en expliquant en détail le problème rencontré. Cette démarche permet d'avoir une trace écrite et datée de votre réclamation.

Dans votre courrier, précisez la date de réception des travaux, les désordres constatés (carreaux qui se soulèvent, fissures, etc.) et demandez une intervention rapide pour réparer les dommages. Joignez si possible des photos du carrelage abîmé.

Faire intervenir un expert

Si le constructeur ou l'artisan ne donne pas suite à votre réclamation ou conteste sa responsabilité, vous pouvez faire appel à un expert en bâtiment. Ce professionnel pourra établir un rapport détaillant l'origine et l'étendue des dégâts, ainsi que les réparations nécessaires.

L'expertise permettra de déterminer si les désordres relèvent bien de la garantie décennale, de la garantie de parfait achèvement ou de l'assurance dommage-ouvrage. Elle servira également à chiffrer le coût des travaux de remise en état.

Les délais de déclaration de sinistre

Attention aux délais pour déclarer le sinistre à votre assurance. Ils sont généralement assez courts :

  • Pour la garantie de parfait achèvement, vous avez 1 an à compter de la réception des travaux pour signaler les désordres.
  • Concernant la garantie décennale, le délai est de 10 ans à partir de la réception, mais il est préférable d'agir rapidement.
  • Pour l'assurance dommage-ouvrage, vous devez déclarer le sinistre dans les 5 jours ouvrés à partir du moment où vous en avez connaissance.

Mise en jeu des garanties

Une fois le sinistre déclaré et l'expertise réalisée, votre assurance dommage-ouvrage peut prendre en charge les réparations sans attendre la décision concernant les responsabilités de chacun. Elle se retournera ensuite contre l'assurance décennale ou biennale du professionnel.

Si les désordres sont reconnus comme relevant de la garantie décennale ou biennale, le constructeur ou l'artisan devra réaliser les travaux de réfection du carrelage à ses frais. En cas de refus de sa part, vous pouvez engager sa responsabilité devant les tribunaux.

En suivant ces différentes étapes et en respectant les délais, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour obtenir la prise en charge des réparations de votre carrelage qui se soulève. N'hésitez pas à vous faire assister d'un avocat spécialisé en droit de la construction pour vous guider dans vos démarches.

Les solutions de réparation

Lorsque vous êtes confronté à un carrelage qui se soulève, il est important de bien identifier la cause du problème afin de choisir la solution de réparation la plus adaptée. Selon l'ampleur des dégâts et l'origine du soulèvement, différentes méthodes peuvent être envisagées, allant d'une simple injection de colle à une réfection totale du revêtement de sol.

Injection de colle sous les carreaux

Si le soulèvement du carrelage est localisé et dû à un défaut d'adhérence ponctuel, il est possible de réparer uniquement les carreaux concernés en injectant de la colle sous les dalles qui sonnent creux. Cette technique permet de renforcer la fixation des carreaux sans avoir à les déposer entièrement. Voici les étapes à suivre :

  1. Nettoyer soigneusement les joints entre les carreaux à l'aide d'un grattoir ou d'une spatule.
  2. Percer de petits trous dans les joints à l'aide d'une perceuse équipée d'un foret fin.
  3. Injecter de la colle spéciale carrelage dans les trous à l'aide d'une seringue ou d'un pistolet à mastic.
  4. Presser fermement les carreaux pour les maintenir en place le temps que la colle sèche.
  5. Reboucher les trous avec du mortier de jointoiement une fois la colle sèche.

Cette méthode est relativement simple et peu coûteuse, mais elle ne convient que pour des réparations ponctuelles sur des surfaces limitées.

Ragréage du support

Lorsque le soulèvement du carrelage est dû à des irrégularités ou des défauts de planéité du support, il peut être nécessaire de procéder à un ragréage avant de reposer le revêtement. Le ragréage consiste à appliquer une couche de mortier autonivelant sur le sol existant afin d'obtenir une surface parfaitement plane et lisse. Les principales étapes sont les suivantes :

  1. Déposer entièrement le carrelage endommagé et évacuer les gravats.
  2. Poncer et dépoussiérer soigneusement le support.
  3. Appliquer un primaire d'accrochage adapté au type de support.
  4. Préparer le mortier de ragréage selon les instructions du fabricant.
  5. Étaler le mortier sur le sol à l'aide d'une lisseuse ou d'une règle de maçon en respectant l'épaisseur recommandée.
  6. Laisser sécher complètement le ragréage avant de poser le nouveau carrelage.

Le coût d'un ragréage dépend de la surface à traiter et du type de mortier utilisé, mais il faut compter en moyenne entre 20 et 30 € par m² hors pose du carrelage.

Pose d'un nouveau carrelage

Si le carrelage est trop endommagé ou si les causes du soulèvement sont trop profondes, la meilleure solution reste souvent de déposer entièrement l'ancien revêtement et d'en poser un nouveau. Cette opération nécessite une préparation minutieuse du support et une mise en œuvre soignée pour éviter que le problème ne se reproduise. Voici les grandes lignes du processus :

  1. Déposer l'ancien carrelage et évacuer les gravats.
  2. Vérifier l'état du support et effectuer les réparations nécessaires (rebouchage, ragréage…).
  3. Appliquer un primaire d'accrochage adapté.
  4. Préparer le mortier-colle selon les instructions du fabricant.
  5. Étaler le mortier-colle sur le sol à l'aide d'une spatule crantée.
  6. Poser les carreaux en respectant les joints de dilatation et de fractionnement.
  7. Laisser sécher le mortier avant de réaliser les joints.

Le prix d'une pose de carrelage neuf varie selon le type de carreaux choisi et la complexité de la mise en œuvre, mais il faut prévoir un budget d'au moins 50 à 70 € par m² fourni posé.

Réfection de la chape

Dans les cas les plus graves, lorsque le soulèvement du carrelage est dû à des désordres importants au niveau de la chape, il peut être nécessaire de la déposer entièrement et d'en couler une nouvelle avant de poser le revêtement. Cette opération lourde et coûteuse ne doit être envisagée qu'en dernier recours, lorsque toutes les autres solutions ont été écartées. Elle implique de :

  1. Déposer l'ancien carrelage et la chape endommagée.
  2. Vérifier l'état du plancher support et effectuer les réparations nécessaires.
  3. Mettre en place un film polyane et un treillis métallique.
  4. Couler une nouvelle chape en béton ou à base de ciment selon les règles de l'art.
  5. Laisser sécher complètement la chape avant de poser le nouveau revêtement.

Le coût total d'une réfection de chape dépend de nombreux paramètres comme l'épaisseur de la chape, le type de béton utilisé ou la surface à traiter, mais il faut généralement prévoir un budget minimum de 100 € par m² tout compris.

L'essentiel à retenir sur le carrelage qui se soulève et les assurances

Pour éviter les désagréments liés au soulèvement du carrelage, il est primordial de bien choisir l'artisan et de vérifier qu'il soit couvert par les assurances et garanties adéquates. En cas de problème, il faut agir rapidement pour faire jouer ces garanties et envisager les solutions de réparation les plus adaptées, en fonction de l'ampleur des dégâts. À l'avenir, une meilleure prise en compte des conditions d'installation du carrelage devrait permettre de limiter ce type de désordre.